Société
Éducation: un grand chantier qui attend le nouveau gouvernement
07/07/2021 - 16:38
Khaoula BenhaddouDégradation du niveau scolaire des élèves, crise de confiance en l’enseignement public, grèves répétitives des enseignants, décrochage scolaire… sont entre autres les problèmes dont souffrent le secteur et auxquels le nouveau gouvernement doit trouver des solutions.
Dégradation du niveau scolaire des élèves
Inutile de rappeler que le Royaume est souvent très mal classé dans les programmes internationaux. Les élèves souffrent de problèmes d’apprentissage dans des matières de base comme les mathématiques, les sciences et les langues.
Pour Badr El Majdi, spécialiste de l’éducation et président de l’Association des parents d'élèves en Enseignement Privé, le système scolaire fonctionne à plusieurs vitesses. "Il y a de grandes inégalités dans le système éducatif national selon le type de l’établissement, sa situation géographique et le système adopté. Par exemple, en ce qui concerne les langues, en 2018, environ 8% des bacheliers issus du privé étaient excellents en anglais et ont réussi à intégrer facilement l’enseignement supérieur contrairement aux élèves issus du public qui avaient un cursus scolaire arabophone et qui souffraient d’un grand problème linguistique", a-t-il signalé.
Quelles sont les attentes des professionnels de l’enseignement?
Badr El Majdi dresse une longue liste de doléances qui tourne principalement autour de la loi-cadre 51-17 relative à la réforme de l'enseignement. "Nous appelons à la mise en œuvre réelle de cette loi cadre qui s’articule autour de trois axes notamment l’égalité des chances, l’amélioration de la qualité de l’éducation et la gouvernance".
El Majdi estime aussi que le but est de donner un large champ de manœuvre pour les académies et de mettre en place un système de gouvernance. "Chaque région doit être responsable de son système éducatif notamment en ce qui concerne le recrutement des enseignants et la gestion de l’établissement. Nous devons passer de la vision macro à la vision micro. Ainsi, nous allons pouvoir connaitre les failles de chaque région et même lutter contre le décrochage scolaire", avant d’ajouter que "ce phénomène est très présent dans le milieu rural. On retrouve dans un périmètre de 8 kilomètres plusieurs Douars et l’élève est souvent obligé de parcourir plusieurs kilomètres pour rejoindre son école. Maintenant, avec le contrat programme entre l’Etat et la région, des écoles et des maisons d'étudiants seront construites à proximité ainsi le décrochage scolaire sera diminué".
Encourager les enseignants
Le responsable appelle également à la réglementation du statut des enseignants. "Le métier de l’enseignant doit être mis en valeur. Tous les professeurs doivent bénéficier d’un système de retraite et de tous les avantages sociaux. En parallèle, il faut insister sur la formation mais aussi sur un système d’évaluation et de référencement des compétences".
Badr El Majdi n’est pas le seul à demander l’amélioration de la situation des professeurs, Mustapha Amouze, enseignant contractuel appelle le nouveau gouvernement à un dialogue fructueux. "On souhaite avoir un feedback sur notre situation. Nous vivons dans l’instabilité totale. Pour cela, nous souhaitons ouvrir le débat avec toutes les parties prenantes", avant de renchérir: "On exhorte également le gouvernement à œuvrer pour un enseignement de qualité pour chaque enfant marocain".
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