Economie
Bank Al-Maghrib présente les conséquences des risques climatiques sur les banques marocaines
09/05/2024 - 15:53
Aya LankaouiBank Al-Maghrib a présenté, ce jeudi 9 mai 2024 à Casablanca, les conclusions d'un rapport conjoint avec la Banque mondiale, intitulé "double trouble" sur l'impact des risques climatiques sur le secteur bancaire marocain.
L'objectif de cette rencontre, qui a réuni de nombreux experts et économistes, était de mettre en lumière les résultats d'une étude approfondie réalisée par Bank Al-Maghrib en collaboration avec la Banque mondiale, évaluant les risques climatiques dans le secteur bancaire.
Dans une déclaration à SNRTnews, Abderrahim Bouazza, directeur général de Bank Al-Maghrib, a confirmé qu'il s'agissait d'une première étude de ce type dans la région MENA, visant à estimer les impacts des changements climatiques sur les bilans, la rentabilité et la profitabilité des banques. Pour lui, ce rapport a permis d'identifier les sources potentielles des risques climatiques pesant sur les bilans des banques.
M. Bouazza a ajouté que ce travail, qui a nécessité deux ans pour être réalisé, sera d'une grande utilité pour Bank Al-Maghrib et tous les régulateurs du secteur financier afin d'adapter le cadre réglementaire aux risques climatiques et à leurs impacts sur le système bancaire.
Cette étude sur l'impact des risques climatiques dans le secteur bancaire a examiné deux types de risques : ceux déjà existants tels que le changement climatique, les inondations et la sécheresse, ainsi que les risques liés à la transition vers une économie verte, un objectif ambitieux que le Maroc poursuit en vue de décarboner son économie, comme l'a indiqué le directeur du Maroc à la Banque mondiale, Jesko Hentschel à SNRTnews.
Le même interlocuteur a également noté la forte trajectoire stratégique du Royaume du Maroc, illustrée par les réformes récentes telles que la réforme sociale, celle du secteur de l'eau et de l'énergie, considérées comme fondamentales pour un développement inclusif à l'avenir.
Quant à la vulnérabilité du Maroc aux impacts du changement climatique, Emma Dalhuijsen, spécialiste du secteur financier, a souligné lors de son allocution que le Royaume est particulièrement vulnérable à la sécheresse et aux inondations qui, selon elle, devraient s'aggraver avec le temps. Pour y remédier, la spécialiste du secteur financier a insisté sur l'importance de mettre en œuvre des politiques d'atténuation de ces impacts, notant que le Maroc ne représente que 0,16% des émissions mondiales de CO2.
De son côté, Reda Aboutajdine, économiste du secteur financier et leader de l’agenda financement du climat pour le Maroc a affirmé, quant à lui que selon les modélisations économiques, les inondations extrêmes pourraient entraîner une perte de 2% du PIB, tandis que celle due aux sécheresses serait de 3,5%.
Dans ce sillage, l'économiste du secteur financier a proposé plusieurs recommandations politiques visant à améliorer la gestion des risques climatiques, notamment le renforcement des capacités techniques, l'intégration dans le suivi micro et macroprudentiel, l'actualisation des directives prudentielles, l'instauration d'un examen de supervision thématique, le comblement des déficits de données, l'amélioration de la transparence autour de l'orientation de la politique climatique et le renforcement du cadre de financement des risques.
Lire aussi : Quels impacts climatiques sur les banques marocaines?
Articles en relations
Economie
Société
Economie
Economie