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Candidature pour le Mondial 2030: les raisons d'y croire
15/03/2023 - 16:35
Nassim El KerfUne candidature méditerranéenne. La démarche ne date pas d'hier, un dossier commun entre les deux pays ibérique et le Royaume a toujours été une possibilité, mais aujourd'hui, c'est officiellement une réalité.
Dans une lettre adressée à la CAF et à la FIFA ce mardi à Kigali, SM Le Roi Mohammed VI a annoncé que le Maroc, l'Espagne et le Portugal vont joindre leurs forces pour se porter candidats à l'organisation de la Coupe du Monde 2030. Un dossier qui symbolise aujourd'hui l'union de trois des pays phares de la région méditerranéenne, qui respirent le football et vivent quotidiennement de sa passion. "Cette candidature s'inscrit dans la même feuille de route tracée par Sa Majesté dans le cadre de ses efforts pour le développement du football en Afrique" a confié, le président de la Fédération Royale Marocaine de football, Fouzi Lekjaa à la SNRT.
Précédemment, le Maroc se portait seul candidat à l'organisation de la Coupe du Monde qui comporte 32 équipes participantes. A partir de 2026 et l'édition qui se déroulera aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique, ce sont pas moins de 48 équipes qui participeront à la grand-messe du football. Ce sera donc difficile, voire impossible de voire une candidature "en solo" de n'importe quelle nation qui devra assurer stades, commodités et toutes autres infrastructures à 48 délégations, en plus des dirigeants, des invités et des supporters. Quelques millions de personnes.
Et si c'était la bonne?
Sauf surprise, cette fois-ci sera la bonne, et nous avons toutes les raisons d'y croire. Depuis 1994, le Maroc essaye d'obtenir l'organisation de la Coupe du Monde sans pour autant parvenir à remporter la majorité au moment des votes où d'autres facteurs, parfois extra-sportifs, entrent en jeu. Historiquement, le Maroc s'est porté candidat pour les édition de 1994, 1998, 2006, 2010 et 2026, mais c'est bien la première fois que le Royaume présente une candidature commune avec deux pays voisins, qui plus est, sont européens.
L'appartenance à un continent joue un rôle important au moment du vote pour l'attribution de l'organisation. Maroc, Espagne, Portugal, a tout pour être un trio gagnant, à commencer par l'expérience des deux pays voisins dans l'organisation de grands événements. En 2004, le Portugal avait réussi haut la main l'organisation de l'Euro. L'Espagne avait organisé la même compétition en 1964. Deux éditions dans l'histoire, en terme d'affluence, de popularité et de beau football.
Le Maroc, pour sa part, tirera les bonnes conclusions des précédents échecs pour revenir plus fort. D'ailleurs, cette candidature n'a rien d'un hasard, tout au contraire, elle s'inscrit dans la continuité des grands événements organisés avec brio au Royaume. Il y'a quelques semaines, le Royaume a reçu les félicitations de la FIFA pour l'organisation réussie de la Coupe du Monde des Clubs remportée par le Real Madrid à Rabat. En 2013 et 2014, le Maroc avait également réussi l'organisation de deux magnifiques éditions.
Le Championnat d'Afrique des Nations en 2018, a également été une réussite au niveau de l'organisation en attendant et en espérant l'obtention de l'organisation de la CAN en 2025. Les performances sportives et la popularité de l'équipe nationale demi-finaliste du dernier Mondial au Qatar, renforceront le dossier de candidatures. Sans parler des clubs marocains qui dominent depuis quelques années le football africain en remportant toutes les compétitions interclubs possibles.
Maroc au niveau
Les précédentes candidatures n'ont certes, pas été fructueuses, mais ont été bénéfiques dans l'amélioration des infrastructures du Royaume, et ce, à tous les niveaux.
Transports, lits d'hôtels, stades, académies, chemins de fer et autoroutes, tout a déjà été mis à niveau au Royaume qui dispose aujourd'hui des meilleures infrastructures du continent à en croire tous les spécialistes.
La ligne de train à grande vitesse (TGV) Al Boraq a été inaugurée en liant Casablanca à Tanger en moins de 3 heures. Les stades ont été mis à niveau, les pelouses également. Les terrains d'entraînements, les hôtels, tout est prêt pour accueillir un événement aussi important que la Coupe du Monde. Le Complexe Mohammed VI de football à Salé, n'a rien à envier aux meilleurs centres de football en Europe, et fait l'unanimité comme le prouvent les témoignages de footballeurs et stars du continent comme Sadio Mané.
Footballistiquement parlant, le Maroc a également beaucoup progressé. Les clubs dominateurs et la récente performance des Lions de l'Atlas au Mondial le prouvent, mais la formation aussi.
L'Académie du Raja a récemment été inaugurée alors que celle du Fath Union Sport est déjà opérationnelle depuis quelques saisons, à l'image de l'Académie Mohammed VI de Football, pionnière dans ce domaine.
L'Académie dont les lauréats font les beaux jours des clubs européens comme le FC Séville, West Ham et l'Olympique de Marseille, mais font aussi le bonheur des clubs de la Botola, ne cesse de progresser à tous les niveaux pour offrir au monde du football des joueurs formés pour le plus haut niveau.
Avec un tel dossier, qui plus est, commun avec deux autres pays du football, le Maroc n'a pas à rougir. Toujours est-il qu'il faudra être plus convaincant que la concurrence qui s'armera fort et jouera une carte émotionnelle. Si elle se confirme et prend la route, candidature sud-américaine conjointe entre l'Argentine, l'Uruguay, le Chile et le Paraguay sera un sérieux concurrent. L'organisation du Mondial 2030 coïncide avec le centenaire de la Coupe du Monde, dont la première édition a été organisée et remportée par l'Uruguay en 1930, d'où la carte de l'émotion qui plaît à la FIFA et à son président. Tout comme l'idée de lier l'Afrique à l'Europe dans le dossier ibéro-marocain.
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