Société
Ce qu'attendent les professionnels du transport du nouveau gouvernement
07/10/2021 - 18:10
Aïcha DebouzaToute activité économique a une relation très étroite avec le secteur du transport, si ce n’est sa fonction principale. Parler de son importance, c’est dire l’étendue des enjeux qu’il représente. Son bon fonctionnement est donc indispensable au développement de la production nationale et à la promotion des échanges à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Pourtant, plusieurs escalades ont confronté ce dernier. Les professionnels de ce secteur, qui représente près de 20% du PIB national, brandissent un dossier revendicatif vieux de plusieurs années et se lamentent de l’absence de feed-back du gouvernement qui "tarde" à répondre à leurs demandes. Selon ces derniers, la tutelle avait promis de résoudre leurs épineux problèmes dans les plus brefs des délais, des promesses non tenues.
Réglementation du guichet unique "PORTNET"
"Nous avons énormément de problèmes au niveau du Port de Casablanca que nous aimerions résoudre", explique de prime abord Abdelghani Berrada, secrétaire général de la Fédération générale des transporteurs sur route et port. Selon lui, devoir passer par le guichet de PORTNET pour avoir un rendez-vous ne devrait pas s’imposer aux propriétaires des camions. "Cette application n’est pas une loi, je ne comprends pas pourquoi on nous oblige de passer par ce guichet si ce n’est pas réglementé", poursuit-il
Lancé en 2008, le projet PORTNET a été mis en œuvre dans un contexte de compétition commerciale internationale et de croissance soutenue du trafic portuaire marocain. Il s’agit d’une plateforme de dématérialisation des flux documentaires qui traite les formalités entre les différentes parties prenantes au commerce extérieur. En d’autres termes, le guichet permet de simplifier et d’accélérer les procédures de formalités pour l’entrée ou la sortie des marchandises. La fluidité des marchandises est alors, selon le portail PORTNET, améliorée, le dédouanement accéléré et la transparence dans les relations Entreprises-Administrations accrue.
Mais pour Abdelghani Berrada, c’est plus un obstacle qu’autre chose, car ça l’interdit, ainsi que plusieurs de ses collègues de travail à transporter leur marchandise et arriver à temps, surtout lorsqu’il s’agit de savoir utiliser une application digitale. "Nous avons eu plusieurs fausses promesses suite à la grève que nous avions faite en 2018, mais nous attendons toujours à être écoutés et surtout à réussir à trouver un bon terrain d’entente avec le nouveau gouvernement", regrette le représentant des transporteurs.
Renouvellement du parc de camions
En effet, et lors de la réunion du 5 février 2018 qui s’est tenue quelque temps après le blocage du Port de Casablanca par la grève des camionneurs, les nouvelles dispositions de la loi de finances 2019 concernant le renouvellement du parc roulant ont été évoquées. D’après le texte, l’aide accordée par l’État dans le cadre du programme de renouvellement du parc de camions utilisés par les transporteurs, a été revalorisée de 20 à 25%. La subvention à l’achat d’un véhicule neuf sera quant à elle donnée avec une prime à la casse. D’après le communiqué du ministère qui avait été publié, ces nouvelles mesures devaient entrer en vigueur à partir du 15 février 2018.
"Rien de tout cela n’a été respecté. C’est un dialogue de sourds que nous tenons avec les responsables de ce secteur et nous espérons que ceci va changer dans ce nouveau mandat", raconte Mustapha Khail, secrétaire général du syndicat national des propriétaires de camions et des élévateurs des ports du Maroc.
Redressement de la profession
Selon Khail, le souci majeur dont devrait aussi s’occuper le nouveau gouvernement, est le redressement de cette profession qui voit plusieurs intervenants entrer en jeu sans que ces derniers aient le droit de le faire.
"Il faut tirer le secteur du transport de l’informel vers le formel et de combattre la concurrence déloyale. Il y a beaucoup d’intervenants dans le secteur qui portent le nom de transporteurs alors qu’ils ne le sont pas et ne disposent même pas d’un véhicule", ajoute Mustapha Khail. D’après ce dernier la délégation du ministère du Transport devrait être plus stricte quant à l’octroi des autorisations d’exercice permettant à toute personne désireuse de pratiquer cette profession de le faire légalement.
Le ministère ayant été contacté à maintes reprises par la rédaction, n’a pas donné suite à nos sollicitations.
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