Société
Covid-19: une troisième dose du vaccin, le débat prend de l'ampleur au Maroc
15/08/2021 - 11:29
Imane BenichouEnviron 16 millions de personnes ont reçu leur première dose et plus de 11 millions de personnes sont complètement vaccinées, soit respectivement 44% et 31% de la population totale. Bien que la vaccination à deux doses permette de prévenir l'infection et d'atténuer l'impact du virus en réduisant sa transmission, la gravité de la maladie et la mortalité, le corps scientifique international et national est toujours en discussion sur l’importance de l’administration d’une troisième dose. Certains pays ont dévoilé leurs plans de vaccination de cette 3e dose, d’autres ont commencé à l’administrer sous des conditions. Quid du Maroc ?
Deux arguments sont essentiellement avancés en faveur de l'administration d'une troisième dose, tant au niveau national qu’international. Selon Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, "la première raison concerne les personnes vulnérables". Il déclare à SNRTnews, qu’en effet, les personnes âgées et celles qui souffrent de maladies chroniques sont des personnes qui ne répondent pas parfaitement à la vaccination, "n’importe laquelle". "Ils ont un système immunitaire affaibli et donc répondent partiellement à la vaccination", explique-t-il.
"Les jeunes et les enfants répondent parfaitement à la vaccination. Par exemple, les personnes âgées répondent à 30, 40 ou 50% à la vaccination de la grippe, alors que les jeunes répondent à 70% d’efficacité à ce vaccin", ajoute-t-il. Pour le médecin, il s’agit d’une information que le corps scientifique ne perd pas de vue. "La réponse à deux doses des personnes atteintes de cancers, des transplantées d’organes, des personnes sous traitement qui affaiblit l’immunité et des dialysées est insuffisante. Il leur faut une troisième dose. C’est indiscutable", tranche-t-il.
Le deuxième argument avancé est l’émergence des variants. "L’émergence des différents variants diminue l’efficacité des vaccins", affirme Dr. Taybi. "On se retrouve donc avec une population dont la réponse à la vaccination est réduite… Encore plus chez les personnes vulnérables".
"Le débat actuel concerne l’administration de la 3e dose de manière systématique à cette catégorie de personnes et aux personnes âgées de 50 ans et plus", fait-il savoir.
Hamdi rappelle que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a dénoncé une injustice vaccinale. "Est-ce qu’il ne faut pas plutôt attendre d’abord que les populations soient vaccinées pour ne pas les laisser traîner? Parce que plus il y a d’injustice vaccinale, plus le virus circulera, d’autres variants émergeront et la pandémie sera rallongé", dit-t-il. Pour l’OMS, le monde n’a pas bien utilisé les vaccins, ces "outils puissants et essentiels". "Ce n'est pas seulement un outrage moral; c'est aussi épidémiologiquement et économiquement voué à l'échec", avait déclaré le Directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors de la 138e session du Comité international olympique (CIO). "Plus cet écart persiste, plus la pandémie se prolongera, de même que les troubles sociaux et économiques qu'elle entraîne", avait-t-il déclaré.
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