Politique
Enseignement supérieur: Akhannouch expose les insuffisances en promettant des réformes
12/06/2023 - 16:31
Mohammed FizaziLe chef de gouvernement a d'abord souligné le taux alarmant d'abandon universitaire sans l'obtention d'un diplôme, qui atteint près de 49% ces dernières années. Cette réalité interpelle sur l'efficacité des parcours universitaires et nécessite une réflexion approfondie pour remédier à cette situation.
M. Akhannouch a également évoqué le taux de chômage élevé parmi les diplômés universitaires, qui atteint 18,7% dans le système d'accès ouvert (8,5% dans le système d'accès fermé). Cette donnée met en évidence un décalage entre la formation universitaire et les besoins du marché du travail, appelant ainsi à une meilleure adéquation entre l'offre et la demande d'emplois.
Un autre aspect soulevé par Aziz Akhannouch concerne le faible ratio d'encadrement pédagogique, avec un enseignant pour environ 120 étudiants dans les facultés d'accès ouvert, bien en deçà des normes mondiales établies. Cette situation nuit à la qualité de l'enseignement dispensé et requiert une attention particulière pour améliorer les conditions d'apprentissage.
En outre, le chef de gouvernement a pointé du doigt l'inefficacité des collèges pluridisciplinaires, qui ont été critiqués au niveau international, conduisant le Conseil Supérieur de l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique à recommander leur révision. Cette remise en question vise à garantir une formation de qualité et une meilleure employabilité des diplômés.
Aziz Akhannouch a également abordé le défi de la retraite imminente de 2200 enseignants qualifiés d'ici 2026, ce qui nécessitera un plan de relève et de recrutement adapté pour maintenir la qualité de l'enseignement supérieur.
La fermeture du système universitaire et son manque d'alignement sur les priorités de développement régional et national ont été décriés par le chef de gouvernement, qui souhaite une université plus ouverte sur son environnement et davantage engagée dans les dynamiques économiques et sociales du pays.
De plus, Aziz Akhannouch a déploré la faible qualité de la recherche scientifique, notamment en raison du manque de financement (1,6% du budget général en 2021 et 2022) et du nombre limité de chercheurs, avec seulement 1708 chercheurs pour un million d'habitants (contre 2916 chercheurs pour un million d'habitants au Brésil et 1772 en Tunisie).
Une approche participative
Et d'ajouter que conscient des enjeux multiples de ce secteur, le gouvernement a adopté une approche consultative et inclusive, en impliquant toutes les parties prenantes au sein de l'université, des forces vives régionales et locales, y compris les collectivités territoriales, les acteurs économiques et les acteurs de la société civile. Cette démarche vise à garantir la mise en place d'un nouveau modèle universitaire qui consacre le rôle central que doit jouer l'université marocaine en tant que phare du savoir et des valeurs sociétales, ainsi que dans la formation des compétences de demain.
Cette approche consultative sans précédent a été marquée par l'organisation de 13 débats régionaux, qui ont été une étape essentielle pour échanger des points de vue, partager des opinions et identifier les aspirations des acteurs au niveau régional. L'objectif étant de consolider la construction commune de cette réforme.
M. Akhannouch a souligné que ces débats ont suscité une grande mobilisation de la part des participants, avec plus de 35 000 personnes impliquées, parmi lesquelles 1 350 acteurs des collectivités territoriales, 580 acteurs économiques, 650 acteurs de la société civile et plus de 400 participants représentant les compétences marocaines à l'étranger.
Le chef du gouvernement a souligné que cette mobilisation témoigne de l'engagement de l'ensemble des acteurs pour l'avenir de l'enseignement supérieur au Maroc. Il a également salué la diversité des perspectives exprimées lors de ces débats, qui contribuent à façonner un modèle universitaire nouveau et ambitieux, en phase avec les aspirations de la société marocaine.
Aziz Akhannouch a déclaré que le gouvernement est déterminé à poursuivre les réformes de l'enseignement supérieur, en s'appuyant sur cette approche participative et consultative. Il a souligné l'importance de la mobilisation collective pour relever les défis de l'avenir et garantir l'émergence d'une université marocaine d'excellence, à la fois ancrée dans son écosystème et ouverte sur le monde.
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