Société
Enseignement supérieur: Qu'en est-il de l'attrait des enseignants marocains résidant à l'étranger?
15/06/2023 - 17:18
Aya Lankaoui | Ouiam FarajDans ce sens, la directrice du Centre national de recherche scientifique et technique "CNRST" affilié au ministère de l'Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Jamila El Alami a confirmé que le ministère réexamine le programme "Forum international des compétences marocaines résidant à l'étranger", "FINCOME" afin de motiver les chercheurs marocains dans le monde à enseigner dans les universités marocaines.
700 expertises à court terme
Dans une déclaration à SNRTnews, la responsable a expliqué que ce programme gouvernemental, lancé en 2003 et mis en œuvre en 2006 sous la supervision du CNRST, vise à renforcer la contribution des compétences marocaines dans le monde aux efforts de développement économique, social et culturel au Maroc, que ce soit en termes de formation, de recherche, d'expérience, de consultation ou d'initiatives privées.
La responsable du centre a également souligné que dans le cadre de la mise en œuvre du programme "FINCOME", le CNRST est chargé, depuis 2006, de la gestion et du suivi de ce programme en lançant des appels à candidatures visant à soutenir les activités des compétences marocaines résidant à l'étranger.
Depuis 2006 jusqu'en 2017, le CNRST a soutenu plus de 700 expertises de courte durée, ce qui équivaut à une moyenne de 70 expertises par an. Cela implique l’engagement de plus de 700 enseignants-chercheurs marocains résidant à l'étranger pour partager leur expérience avec les étudiants des universités marocaines.
Il est à noter que la France représente la plus grande proportion, soit environ 52%, suivie des États-Unis.
Quant au système de travail desdits professeurs dans les universités marocaines, la directrice du CNRST a souligné que le seul scénario adopté tout au long de la période d'exécution de ce programme, depuis 2006 jusqu’à 2017, se limitait à ce que l'enseignant-chercheur résidant à l'étranger au Maroc donne une conférence spécifique dans un domaine précis, discuter un projet ou mémoire de fin d'études ou donner un cours spécifique, dans une durée qui ne dépasse pas les 15 jours.
Amélioration du programme "FINCOME"
D’autre part, Jamila El Alami, a déclaré que le ministère réévalue le programme "FINCOME" afin de stimuler les chercheurs marocains dans le monde entier à enseigner dans les universités marocaines.
En 2017, selon El Alami, le CNRST a réalisé une évaluation complète de ce programme, en menant une étude sur des bénéficiaires pour identifier les points forts et les faiblesses du programme. Le programme a été interrompu à la fin de la même année en raison de l'absence d'un cadre juridique pour les séjours de courte durée des enseignants chercheurs.
El Alami a expliqué que le ministère concerné a étudié cette question avec le ministère de l'Économie et des finances ainsi que le ministère des Affaires étrangères et de la coopération africaine et des Marocains résidant à l'étranger, secteur des Marocains résidant à l'étranger. Cela a abouti à l’adoption d'une décision ministérielle conjointe visant à améliorer ce programme par l'ouverture aux médecins et aux ingénieurs.
En outre, le ministère cherche à augmenter le nombre de ces enseignants-chercheurs en créant de nouvelles incitations pour attirer les Marocains du monde. Cependant, les contraintes réglementaires entravent encore ce processus en raison des compensations insuffisantes reçues par ces enseignants, qui ne dépassent pas 750 dirhams par jour ainsi que les frais de déplacement.
Pour ce faire, une décision ministérielle conjointe desdits ministères est en cours d’examen, afin de permettre la mise en place d'un cadre approprié pour la continuité du programme et la diversification des périodes d'accueil des enseignants concernés. Ces périodes comprennent trois scénarios, notamment à court terme (d'une semaine à 15 jours), à moyen terme (de 16 jours à deux mois) et à long terme (de 3 mois à 12 mois).
Quid des enseignants-chercheurs marocains résidant à l’étranger ?
En ce qui concerne les enseignants-chercheurs marocains expérimentés à l'étranger qui souhaitent revenir enseigner dans les universités marocaines, El Alami a souligné que la législation actuelle n'est pas en mesure de le permettre. Car les conditions d'enseignement dans les universités marocaines entravent encore l'attraction de ces enseignants.
Un enseignant-chercheur désireux d'enseigner dans les universités marocaines doit soumettre une demande et passer par les mêmes étapes que tout chercheur titulaire d'un doctorat, quelle que soit son expertise éducative à l'étranger. Cela entrave l'attraction de plusieurs compétences marocaines.
El Alami a confirmé que le ministère réexamine ces conditions afin de prendre en compte l'expérience de l'enseignant-chercheur à l'étranger et permettre aux compétences marocaines de contribuer à l'amélioration du système éducatif du Royaume.
A cet effet, le chef du gouvernement a souligné, lors de la séance plénière des questions orales, du lundi 12 juin 2023, de la Chambre des représentants, l'importance de l'implication de ces compétences marocaines, mentionnant la nécessité de revoir le programme "FINCOME" en intégrant des dispositions réglementaires dans le nouveau statut des enseignants-chercheurs.
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