Economie
Renault Maroc ralentit sa cadence
08/02/2021 - 14:30
RACHID ABBARAu point mort pendant plusieurs semaines à cause des effets de la pandémie de coronavirus, l’industrie automobile n’arrive plus à se projeter. Entre réorganisation du rythme de production et observation des tendances de consommation internationales pour anticiper la reprise, l’incertitude domine. Au Maroc, le Groupe Renault vient d’annoncer une baisse de régime de ses unités de production, dont celle de Tanger, en raison de la pénurie de composants électroniques chez certains de ses fournisseurs. Les mots du constructeur français se veulent rassurants. Son top management évoque de simples ajustements. La pénurie de composants électroniques en Asie a forcé des constructeurs automobiles mondiaux à ralentir leurs cadences de production.
Au-delà de la complexité de la gestion interne, l’incertitude vient aussi de la demande internationale. Assurant à l’export 90% de sa production, le groupe Renault en est largement dépendant. Et dans ses marchés porteurs, les incertitudes demeurent aussi. «Nous reprenons de manière plus enthousiaste mais il faut observer les impacts des reconfinements dans différents pays. C’est très difficile de planifier tout ça. Il nous faut énormément de flexibilité. Mais il est certain que nous n’allons pas rattraper le terrain perdu. Le second semestre sera naturellement meilleur que le premier. Sur 2021, nous serons encore en reconquête de volume. Ce process prendra du temps, car il faut aussi prendre en compte le fait que les habitudes de consommation ont évolué», expliquait il y a quelques mois Marc Nassif, affirmant que le reconfinement en France s’était fait ressentir sur la demande de véhicules. «Mais nous avons la chance d’avoir un carnet de commande qui permet d’amortir le choc», avait-t-il rassuré.
Cette demande incertaine de la part des partenaires étrangers a d’ailleurs déjà eu un effet sur la politique globale du groupe qui a décidé de réduire sa capacité de production à l’échelle mondiale. D’où la suspension du projet d’extension de l’usine Somaca. «Renault a annoncé un recadrage mondial de ses capacités, de 4 à 3,3 millions de véhicules et la suspension de deux projets d’expansion dont un en Roumanie à Pitesti et l’autre de la SOMACA. L’usine de Casablanca est déjà à plus de 100 000 véhicules de capacité. Ce qui nous dira si l’on va au-delà ou pas c’est ce qui se passera non pas dans les mois qui viennent, mais dans les années qui viennent concernant la reprise commerciale mondiale. Si l’on a des bonnes surprises dans les années à venir, on rouvrira le sujet, mais aujourd’hui nous n’allons pas investir alors que le demande n’est pas là, ce ne serait pas raisonnable» disait le DG de Renault Maroc. Pour lui, la reconquête sera longue et 2021 ne marquera pas le retour aux volumes connus sur la période 2018-2019 mais plutôt une observation du comportement des marchés.
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