Société
Tanger: la société civile en colère contre un projet de parkings souterrains
09/09/2022 - 12:00
Mohammed FizaziLa commission de l’urbanisme et de l’environnement à l’arrondissement de Bni Makada, à Tanger, a présenté, dans un document datant du 18 août son projet de construction de 5 nouveaux parkings souterrains, qui occupent le sous-sol de certains espaces verts. Il s’agit des Parcs de Gourziana, du lotissement Banque Populaire, du Vieux Bni Makada, de Bir Chifa, et de la place de Tanger. Ceci pour une enveloppe estimée à 63.000.000 dhs.
L’arrondissement de Bni Makada, réuni pour sa session ordinaire du mois de septembre, a voté en faveur de ce projet, afin qu’il soit discuté lors de la prochaine session ordinaire du conseil de la ville. Dans son document, la commission indique que ce projet se veut une solution aux problèmes de stationnement dans la ville de Tanger, et vise à mettre fin à l’état d’anarchie qui caractérise la circulation causée notamment par les parkings et les stationnements irréguliers.
Bien que le document rassure que les espaces verts en question seront préservés et restructurés, cela n’a pas suffi à convaincre certaines associations, qui voient que ce projet constitue une menace contre les espaces verts de Tanger. A ce titre le mouvement “Green Youth” a publié un communiqué dénonçant la démarche de l’arrondissement.
"Cette tentative organisée d'en finir avec les espaces verts que les citoyens ont préservé au prix d'une lutte acharnée, ne peut être classée que dans la catégorie de l'ignorance totale des priorités sociales et environnementales des citoyens et citoyennes, voire de l'hostilité continue de la “mentalité bétonnière” envers l'environnement de la ville et de ses espaces publics", peut-on lire dans le communiqué.
L'association appelle le Conseil de la ville de Tanger et son conseil de direction à agir avec sagesse et à faire preuve d'esprit citoyen, et rejeter cette proposition.
Dans une déclaration à SNRTnews, le membre de l’association, Zakaria Abouenajat, a indiqué que l’arrondissement de Bni Makada est le plus pauvre en termes de superficie d’espaces verts par habitants. "La norme mondiale est de 10 mètres carrés par habitant, à Rabat par exemple, la moyenne est de 20 mètres carrés par habitant, à Bni Makada, la moyenne ne dépasse même pas un seul mètre carré par habitants", a-t-il confié.
En réponse à cette polémique, le président de la commission d'urbanisme et d’environnement, Ridouane El Mansouri, a rappelé, dans sa page facebook que les membres de la commission ont souligné la nécessité de préserver et de restructurer ces espaces verts. "Aussi, lors de la même réunion, nous avons approuvé une proposition de programme d'investissement dans l’arrondissement et à travers celle-ci nous avons proposé de créer et d'équiper 5 nouveaux espaces verts… le dernier mot reste au conseil de la ville, qui est compétent en la matière, et que le rôle de la commission se limite uniquement à faire des propositions", a-t-il écrit.
Le militant associatif, Zakaria Abouenajat, qui commente ces propos, estime que "parler de restructurer et réaménager un espace vert au-dessus du parking souterrain après la destruction des arbres et des plantes est insensé, et reflète un manque de connaissance en aménagement et en durabilité, au lieu de condamner les espaces verts, il faudrait penser à exploiter les propriété immobilières de l’arrondissement". Et à lui d'avancer que l’association entamera certaines procédures, dont l'envoi de correspondances aux autorités et organismes concernées, et envisage les procédures légales à entreprendre.
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