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Zerdouk, coach adjoint des Comores, à SNRTnews: "Chaker a fait des arrêts de gardiens professionnels"
25/01/2022 - 17:00
Amine OubahaYounes Zerdouk, qui a dirigé le banc des Comores lundi 24 janvier face au Cameroun (1-2) à la place d’Amir Abdou, testé positif a raconté dans une interview accordée à SNRTnew, cette soirée "mémorable" et "historique" qu’ils ont vécue à Yaoundé, après s’être obligés d’aligner le latéral Shaker Alhadhur, en poste de gardien de but. Il a aussi fait part de sa satisfaction du parcours des Comores lors de cette CAN.
SNRTnews: La sélection comorienne a affronté le Cameroun sans un vrai gardien de but (Ahamada a été interdit par la CAF bien qu’il soit négatif). Pouvez-vous nous raconter ce qui s’est vraiment passé ? Et comment avez-vous essayé de gérer la situation ?
Younes Zerdouk : D’abord, nous avons fait des tests PCR avant le match du Cameroun et il s’est avéré que nos deux gardiens ont été testés positifs. Il y a avait aussi le troisième gardien qui était blessé. Ça a été très difficile pour nous d’accepter cela. Car jouer un match décisif sans gardien n’est pas une chose évidente dans le football. Il fallait donc encaisser le choc au départ. Puis on a essayé de retrouver notre calme et de discuter pour trouver une solution.
Par la suite notre gardien de but Ali Ahamada a été testé négatif le jour du match. Nous avons tout préparé avec lui en n'étant pas sûr qu’il pourrait jouer contre le Cameroun. Vers 17h00, on a su qu’Ali ne pouvait pas jouer. Il a été interdit par la CAF. Le médecin nous a informés qu'il aurait pu être éligible si son premier test PCR datait de cinq jours ou plus. Mais lui il n'a été testé positif que deux jours avant le match.
Toutefois, on était préparé à tous les scénarios. On a mis en place notre plan que nous avons déjà préparé en amont. Et on a décidé d’aligner un joueur en tant que gardien de but. On voulait transformer le négatif en positif, genre l’utiliser en tant que joueur de plus.
On a bien préparé notre animation défensive et on voulait jouer sur les contres pour surprendre les Camerounais, mais notre plan a échoué après que le capitaine d’équipe ait été expulsé dès les premières minutes du match.
Pourquoi avez-vous désigné Chaker pour ce poste de gardien de but et pas un autre joueur ?
C’est lui qui a pris l’initiative de porter cette responsabilité. Je l’ai félicité pour cela et je lui ai dit que c’est ce qu’il faut faire : des sacrifices. Ce n’était vraiment pas évident pour les joueurs de jouer un match décisif, dans une compétition comme la CAN, face au Cameroun pays hôte de la compétition, en tant que gardien de but. Chaker est un exemple pour toute l’équipe. Il est un héros.
Après on avait besoin d’un profil de joueur qui est bien dans la relance et qui peut nous apporter un plus. Et Chaker correspondait à ces critères.
Pourquoi Chaker a-t-il porté un maillot floqué en scotch ?
Chaker est inscrit dans la liste de la CAF avec le numéro 3. Et même s’il s’est retrouvé gardien, il devait porter le même numéro. Donc on était obligé de lui faire un flocage scotché avec le numéro 3. C’est ce qui a rendu ce contexte beaucoup plus anormal. Même les joueurs ont beaucoup rigolé.
Quel a été votre message pour Shaker Alhadhur ? Et selon vous comment a été sa prestation ?
J’ai essayé de le motiver. Je lui ai dit qu’il est déjà un joueur, excellent techniquement et très intelligent. Je lui ai demandé d’aider ses coéquipiers dans la relance. Et c’est ce qu’il a fait. Il a réalisé une belle prestation qui était un peu plus au-delà de nos espérances. Il a même fait des arrêts de gardiens professionnels.
Êtes-vous satisfait de cette participation des Comores à la CAN ?
Oui bien évidemment. Cette prestation a été au-delà de nos attentes, malgré ce contexte bizarre qui était plein de rebondissements et de changements de scénarios. Je pense que nous avons atteint nos objectifs. Nous avons appris beaucoup de choses. Même si on pouvait mieux faire.
Comme pour une première participation, nous avons écrit l’histoire avec une belle équipe et avec des joueurs qui ont tous été solidaires. Je les remercie pour tout ce qu’ils ont fait.
Comment évaluez-vous l’aspect organisationnel de la 33e édition de la CAN ?
Il faut dire d’abord que la CAN se joue dans un contexte très particulier. Les conditions sanitaires ont rendu les choses compliquées pour les sélections, les organisateurs et aussi pour la CAF. Mais il faut que celle-ci montre que l’Afrique est capable d’être autonome et qu’elle n’a rien à envier à l’Europe.
Il ne faut rien laisser au hasard notamment dans ce genre de compétition qui sont transmises dans plusieurs pays au monde entier, et de gérer les choses d’une manière professionnelle.
La CAF doit soigner l’image de l’Afrique et effacer cette idée que dans le continent africain tu peux faire des choses bizarres. C’est vraiment fondamental pour moi que le continent africain fasse ses preuves dans ce genre de manifestations footballistiques.
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