Economie
Tourisme: les attentes des professionnels du secteur
07/10/2021 - 18:12
Khaoula BenhaddouLes professionnels touristiques attendent impatiemment la nomination du nouveau gouvernement dans l'espoir de voir le secteur sortir la tête de l'eau.
Allégement des mesures sanitaires, ouverture de l’espace aérien, avantages fiscaux sont entre autres les principales aspirations des opérateurs.
Pour Rkia Alaoui, Présidente du Conseil régional de Tanger, les attentes des professionnels du secteur sont nombreuses et urgentes. "La crise sanitaire a lourdement impacté le secteur touristique ainsi que tous les métiers qui y sont liés. Aujourd’hui, les indicateurs sont bons et la campagne vaccinale avance bien. Il est donc temps d’alléger les restrictions sanitaires au niveau des horaires quitte à mettre en place le pass sanitaire", estime Rkia Alaoui qui ajoute que "nous appelons également à l’ouverture urgente du ciel pour pouvoir redriver le marché international surtout qu’il y a une forte concurrence. Tous les opérateurs sont prêts pour reprendre l’activité surtout que nous avons eu une longue période pour préparer nos stratégies et présenter notre belle vitrine de produits".
La présidente du CRT de Tanger appelle également le nouveau gouvernement à revoir la situation des opérateurs. "Le secteur touristique est le plus touché par la crise, de nombreuses personnes ont perdu leur emploi. Pour cela, notre premier objectif est de pouvoir sauver les emplois pour relancer l’activité touristique. Nous appelons également le nouveau gouvernement à présenter des solutions sociales et fiscales et à prolonger les allocations de la CNSS au moins jusqu’au 31 décembre de cette année".
Même son de cloche auprès de Rachid Dahmaz, président du CRT d’Agadir, qui exhorte le nouveau gouvernement d'élaborer une stratégie audacieuse, intelligence et professionnelle. "Inutile de rappeler les conséquences de la crise sanitaire sur le secteur touristique. Le nouveau gouvernement doit élaborer des stratégies efficaces pour sortir au plus vite de la crise. Il faut en premier lieu ouvrir le ciel le plus rapidement possible pour les vols charters et low cost et les subventionner. Et à lui d’ajouter: "Il faut également augmenter la capacité hôtelière malgré la morosité du secteur en ce moment. Le nouveau gouvernement devra aussi lancer un plan de sauvetage financier pour toutes les entreprises touristiques et hôtelières à commencer par l’octroi de crédit à des taux très préférentiels et bonifiés par l’Etat".
Sur le plan fiscal, Dahmaz appelle le gouvernement à l’exonération et l’abattement du niveau des taxes fiscales et parafiscal pour les deux prochaines années. "Le gouvernement est appelé également à poursuive les allocations de la CNSS pour encourager les entreprises à recruter plus d'employés et sauver l’emploi sans oublier une participation active à une dynamique commerciale avec les opérateurs étrangers pour reprendre la programmation de la destination Maroc".
Le responsable propose aussi d'encourager les entreprises touristiques et hôtelières avec des subventions importantes pour redémarrer la machine. "Les hôtels, les compagnies de transport, les agences de voyage, les restaurants de loisirs, les restaurants touristiques et le secteur de l’artisanat sont à plat. Ces activités ont consommé leur capital et leur épargne, pour cela il leur faut des subventions de l’Etat pour la reprise de l'activité. Le nouveau gouvernement est appelé également à élaborer une stratégie digitale pour pouvoir concurrencer les grandes plateformes du e-tourisme sans parler de la formation".
Quid du tourisme interne?
Pour rebooster le tourisme interne, le responsable pointe du doigt plusieurs défaillances du système et appelle le futur gouvernement à prendre en main ce volet. "Ce secteur a besoin d’une intervention rapide pour le restructurer. J’appelle à la création de grossistes de voyage domestique et la multiplication des vols domestiques entre les différentes villes et en particulier les villes touristiques à des prix bas dans le cadre d’une subvention globale. Ensuite, il faut créer un label ou un certificat d’acceptation des agences qui ont le droit de vendre en contrepartie de garantie ou tout simplement d’un engagement sur l’honneur pour restructurer le secteur".
Toujours concernant le volet national, Dahmaz propose de procéder à un changement profond au niveau du calendrier des vacances. "La période des vacances doit varier d'une région à une autre. De cette façon, il n’y aura pas une avalanche de demande pour une période très courte et une longue période creuse. Quand tout le monde voyage en même temps, les hôtels ne peuvent pas répondre à la demande et par conséquent ils doublent leurs prix, le service n’est plus correct sans oublier les accidents de la route qui augmentent durant cette période. Par contre, si on répartit les vacances entre les régions, l’offre sera plus intéressante avec un prix convenable et une prestation meilleure", conclut le responsable.
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